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Directeur administratif et financier à temps partagé

Archive Catégorie: financement

La caution de marché : un excellent outil pour les PME

cautionLa caution de marché est un excellent outil pour les PME et les ETI, mais reste assez peu pratiquée sur certains secteurs de marché. Je profite d’un article dans Option Finance en juillet 2014, dans lequel j’ai apporté mon témoignage pour faire sur le point sur les cautions et les avantages qu’elles procurent en particulier pour les PME.

La caution de marché  apporte un tout d’abord un très bon argument commercial,

 

* elle permet de rassurer son client sur les acomptes qui pourraient être versés ou sur la bonne exécution du contrat.

* elle donne également une très bonne image du vendeur, car elle rime souvent avec bonne santé financière.

Cela est particulièrement utile, lorsqu’on s’adresse à des marchés à l’exportation, car la société, ses pratiques ne sont  forcément pas bien connue en dehors de la France, voire même en dehors de sa région.

Par ailleurs, la caution de marché facilite la gestion de trésorerie. Elle s’assimile en fait à une source de financement à court terme très économique, dans la mesure où elle permet d’anticiper l’entrée de « cash » et coûte moins cher qu’un financement bancaire.

Il existe différents types de caution :

- la caution de soumission : elle garantit l’acheteur, lors d’une réponse à un appel d’offres, que le vendeur s’il remporte le marché, pourra réellement assurer ou fournir les prestations annoncées dans sa réponse à l’appel d’offres.

- la caution de remboursement d’avances : elle garantit l’acheteur de voir restituer les acomptes versés avant la fin du projet au cas où la prestation n’aboutirait pas.

- la caution de retenue de garantie : elle permet au vendeur d’encaisser la totalité du marché, tout en assurant à l’acheteur la possibilité de retenir une garantie en attendant la réception définitive du chantier, en cas de découverte de vice caché après la fin de la prestation

- la caution de bonne fin : elle garantit la bonne exécution de la prestation.

Il est possible d’obtenir des cautions auprès de vos partenaires banquiers mais aussi auprès d’assureurs ou courtiers en assurance. Elles sont assimilées sur le plan du risque à une ligne de découvert qui peuvent, du coup, éventuellement limiter les autres lignes de financement. Elles donnent lieu à des frais fixes et forfaitaires (frais administratifs liés à la mise en place) ainsi qu’à des commissions variables  : % en  fonction du montant cautionné et de la durée entre la date de mise en place et la présentation du procès-verbal d’achèvement du chantier ou la date butoir définie. Ces coûts peuvent varier pratiquement du simple ou double. Le directeur financier a tout intérêt à essayer de faire jouer la concurrence, tout en tenant compte aussi d’un paramètre extrêmement important : la réactivité. Sur ce plan, sur des cautions simples, on peut avoir des délais d’obtention de la caution variant entre 24h et 72h, voire plus. Cela peut s’avérer discriminant dans la prise d’affaires.

Cette analyse sur les cautions est complétée par l’article rédigé par Alexandre Rajbhandari et  intitulé « Financement – les PME se tournent vers la caution de marché« , paru dans Option Finance du mardi 15 juillet 2014.

Alors que la caution est en général considérée comme un produit destiné aux entreprises de gros œuvre, de plus en plus d’ETI et de PME cherchent à utiliser cet outil de financement, qui peut également leur permettre d’optimiser la gestion de leur trésorerie

 

Le marché de la caution se démocratise. Jusqu’alors ce produit financier, émis par un établissement bancaire ou une compagnie d’assurance, et qui permet de garantir à un donneur d’ordres la bonne exécution des travaux effectués par un partenaire, était principalement utilisé pour garantir les grands projets de construction. Toutefois, la caution n’est pas l’apanage des grands groupes de travaux publics, et peut trouver des applications dans bien d’autres secteurs. En effet, elle peut tout aussi bien permettre à des entreprises de taille plus modeste, de garantir à leurs clients la bonne exécution de leurs prestations de services, par exemple la livraison de matériel industriel. La demande des entreprises de taille intermédiaire (ETI) en la matière est en hausse. «De plus en plus de sociétés qui affichent entre 100 et 200 millions d’euros de chiffre d’affaires formulent des demandes de caution de marchés » témoigne Gilles Goac, directeur caution chez Euler Hermes.

Un outil d’optimisation de sa trésorerie

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En effet, les entreprises utilisent désormais la caution comme un outil de financement, dont le coût est environ deux fois moins cher qu’un financement bancaire classique. « La caution est désormais une forme de crédit, moins cher que le financement traditionnel, accessible aux PME comme aux grands groupes », explique Bruno Pesché, directeur caution d’Atradius France. C’est notamment la cas de la caution de restitution d’acompte, qui garantit au donneur d’ordres le fait que les acomptes qu’il verse en amont du projet lui seront remboursés si jamais le contrat n’est pas terminé par le prestataire. « Avec un telle caution, nous rassurons nos clients, et obtenons beaucoup plus facilement les acomptes, ce qui nous permet de disposer de plus de fonds pour financer le projet en question », témoigne Jean-Claude Vandais, directeur administratif et financier du fournisseur d’équipements de production à destination de l’industrie agroalimentaire BFR Groupe. Pour le trésorier de la société prestataire, cette caution lui permet d’obtenir plus rapidement une entrée de liquidités. Un gage de stabilité financière pour ces entreprises, d’autant plus que ces flux peuvent représenter des montants importants. « Les acomptes peuvent représenter jusqu’à 40% du montant total de nos commandes », explique Jean-Claude Vandais. D’ailleurs, les sociétés qui utilisent régulièrement ces cautions peuvent, à terme, mesurer une amélioration de leur besoin en fonds de roulement. « Globalement, le recours à ces produits financiers nous permet de réduire de 20% notre encours clients, poursuit Jean-Claude Vandais.

Mais si les ETI profitent de plus en plus des différents produits de caution, des entreprises de taille encore plus modeste commencent également à se positionner sur ces produits.

 

L’émergence de cautions collectives pour les PME

 

C’est notamment le cas des PME aux compétences complémentaires qui, afin de pouvoir se positionner sur des appels d’offres auxquels elles n’auraient pas pu répondre seules, se regroupent pour proposer une offre conjointe. Dans ce cadre, elles cherchent également à présenter une garantie aux donneurs d’ordres.  Or aucune caution collective n’a jusqu’alors été accordée. « Nous essayons de mettre en place ce type de contrat de caution collective, pour de futures réponses groupées à des appels d’offres en 2015 du Réseau Business Francilien, désormais dénommé Eiffel Consortium, qui rassemble à ce jour une vingtaine de petites entreprises du secteur industriel de la région Ile de France, explique Joëlle Durieux, directeur général adjoint du pôle de compétitivité Finance Innovation. Le principe serait que, sur la base d’une caution globale fournie par la consortium lors de l’allocation du marché, un contrat réimpute une quote-part du montant de la caution sur chacune des entreprises du groupement en fonction des travaux effectués ». Autant d’efforts déployés, qui, à terme, permettront d’élargir encore le marché de la caution !

 

Jean-Claude Vandais
FlexiDAF

Création d’entreprise : trouver un financement

En tant que créateur d’entreprise, vous êtes à la recherche de fonds. Lors de la création d’entreprise, trouver des financements s’avère être souvent un parcours du combattant. Voici quelques pistes pour vous aider à vous repérer dans cette jungle de possibilités.

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1-      Quelques généralités sur le financement lié à la création d’entreprise

financement-de-rachat-de-credit-id629Une récente enquête menée conjointement par les organismes EBP et APCE en juillet 2013 sur un échantillon de 831 entreprises créées en 2012 donnent les résultats suivants intéressants :

-          61% des créateurs ont  soit préparé un business plan, soit procédé à une étude de marché préalablement à la création de leur entreprise

-          53% des créateurs ont pris contact auprès des banques et ont consulté en moyenne 2.5 banques. Dans 81% des cas, la prise de décision des banques s’est faite au travers de la qualité du business plan.

-          On constate que le taux de pérennité des entreprises est bien supérieur chez les entrepreneurs qui ont construit un business plan ou qui se sont fait aidé lors de la création de leur entreprise.

-          Un tiers des créateurs ont besoin de réinjecter des fonds après la phase de création.

On ne peut donc qu’insister sur le fait qu’il est primordial d’effectuer un business plan lors de la création de l’entreprise : cela facilitera grandement la recherche des financements qu’ils soient bancaires ou non et cela permettra de plus à l’entrepreneur d’avoir une vue plus juste sur le montant des capitaux nécessaires et sur les risques encourus.

Le recours au prêt bancaire reste une source essentielle de financement des entreprises en démarrage ; néanmoins face au durcissement des conditions d’octroi, il est fortement conseillé aux créateurs d’entreprises d’exploiter les autres modes de financement.

2-      Pensez  aux aides publiques à la création d’entreprise

2.1)      Les aides publiques

Il existe de nombreuses possibilités d’obtenir des aides de la part des services de l’état, des organismes publics, des collectivités locales. Le but n’est pas d’en faire ici un inventaire complet. On peut trouver sur internet (sur le site guichet-entreprises.fr) un répertoire avec environ 4500 dispositifs simplement avec les  3 organisations (Chambres de Commerce et d’Industrie, Agence pour la Création d’Entreprise, Institut Supérieur du Métier). Ces aides peuvent prendre différentes formes :

  •  aides financières (voir quelques exemples ci-dessous),
  • allègements fiscaux (par exemple réduction d’impôts dans le cadre de la souscription de capital à une société non cotée à condition d’avoir 1 ou 2 salariés selon le type d’activités, déduction des intérêts d’emprunts contractés à titre personnel pour financer l’acquisition de titres d’une société nouvelle,…),
  • aides sociales (exonération de charges sociales, aides à la formation,…).

 financement par capitaux propres

Les aides de l’Etat visent à aider :

  •  à la réinsertion professionnelle : ces dispositifs s’adressent notamment aux porteurs de projets demandeurs d’emplois. Mentionnons notamment le versement des allocations chômage (ARE) sous forme de capital, l’exonération des charges sociales pendant un an dans le cadre du dispositif ACCRE, l’aide financière dans le cadre du dispositif NACRE (prêt à taux zéro d’un montant de 1000€ à 10.000€ pour une durée maximale de 5 ans)

 

  •  au développement des projets innovants au travers des aides Oseo : signalons à titre d’exemples l’ aide à la création d’entreprises innovantes (subvention accordée à l’entrepreneur en tant que personne physique jusqu’à 30.000€ et finançant la conception du projet, les études de faisabilité, les recherches de partenariat…), l’ aide pour la faisabilité de l’innovation (participation au financement de l’étude de faisabilité soit sous forme d’avance à taux zéro remboursable en cas de succès, soit sous forme de subvention), l’aide au partenariat technologique APT (visant à financer le projets de partenariat entre plusieurs entreprises et accordée sous forme de subvention plafonnée à 50.000€), l’ aide pour le développement de l’innovation

 

  • une meilleure répartition géographique des entreprises (prime d’aménagement du territoire ou exonération d’impôts sur les bénéfices pour des zones précises, exonération des cotisations sociales dans certaines zones franches urbaines

 

2.2)      Les prêts aidés :

Signalons notamment :Financement-bancaire-demande-limitee-satisfaite-selon--51829-0

  • Le prêt à la création d’entreprise (PCE) : il s’agit de la  possibilité de financement la plus connue s’adressant à tous les créateurs d’entreprises accordé par BPI France. Le montant attribué est de 2000€ à 7000€ pour une durée de 5 ans avec un différé de remboursement de 6 mois et est destiné à financer la trésorerie de départ, les investissements immatériels (frais commerciaux et publicitaires de démarrage) pour des projets inférieurs à 45.000€. Il accompagne obligatoirement un prêt bancaire à long terme de plus de 2 ans d’un montant au moins égal à 2 fois le montant du PCE (sauf pour les zones urbaines dites sensibles). Ce prêt a l’avantage d’être accordé sans caution personnelle, ni garantie ; BPI prend en charge la garantie également pour la partie du prêt bancaire. Le prêt est validé par votre banquier selon les critères fixés par BPI France.
  • Les prêts d’honneur : le prêt d’honneur constitue un apport en fonds propres pour l’entreprise qui permet en outre d’obtenir plus facilement d’autres concours bancaires. Il est destiné à financer les investissements ou le besoin en fonds de roulement de départ. Il est en général accordé à taux 0, sans garantie, ni caution personnelle, pour un montant entre 2.000€ et 50.000€ (voire même 90.000€ pour les entreprises innovantes), avec un différé de remboursement pouvant aller jusqu’à 12 mois. Les conditions d’obtention varient selon les réseaux (Initiative France, Réseau Entreprendre, ADIE, France Active….) qui peuvent privilégier soit une zone géographique, soit un secteur d’activité…

 

 

3-      Les autres financements alternatifs au financement bancaire :

Je ne mentionnerai pas dans cet article le capital risque sous sa forme classique ou sous la forme de « Corporate Ventures » (fonds adossés à des grands groupes permettant à ces derniers d’effectuer une veille technologique sur un thème déterminé), car les tickets d’entrée sont en général supérieurs à 1 million d’euros et ne s’adressent donc pas en général au créateur d’entreprise, au moins dans la phase initiale de démarrage.

3.1)      Les investissements en fonds propres au travers des business angels :business angel

 Ce moyen de financement est la seconde source de financement des PMEs. Le Business Angel est une personne physique en général passionnée de l’aventure entrepreneuriale, qui investit une partie de son patrimoine  en prenant une participation dans le capital de jeunes entreprises prometteuses et de proximité. Il accompagne en outre l’entrepreneur par son expertise (par son expérience en tant que cadre ou chef d’entreprise), par son réseau. Les Business Angels participent en général seul ou à plusieurs à des montages financiers entre 50k€ et 700k€ et se situent dans la phase de démarrage de l’entreprise (« early stage »), au contraire des fonds de capital risque ou des fonds de capital développement finançant plutôt des montants au-delà d’un million d’euros et dans une phase postérieure à la création. Les Business Angels se regroupent en réseau, France Angels étant la fédération chapeautant tous ces réseaux. Les 4500 Business Angels auraient permis de collecter en 2011 environ 45 millions d’euros

3.2)      Le financement participatif ou crowdfunding :

financement crowdfunding1Il s’agit de financements obtenus via des plateformes specialisées sous la forme de financement participatif ou de mécénat utilisant le réseau internet pour mettre en relation des particuliers ou épargnants et une entreprise ayant besoin de financement. Ce type de financement est en développement très rapide : on considère qu’un milliard d’euros ont été ainsi collectés dans le monde en 2011, 3 milliards en 2012 et 6 milliards pour 2013. Le magazine Forbes estime que le crowdfunding permettra de financer des projets pour 100 milliards dans le monde d’ici 2020.

En France, une trentaine de plateformes (du type KisskissBank, Wiseed, Babyloan,…) sont actives (contre 20 en Allemagne et pratiquement 50 au Royaume-Uni). Elles auraient permis jusqu’à présent le financement d’environ 60.000 projets pour une mise cumulée de 40 millions d’euros. Elles prennent une commission au prorata des sommes récoltées (entre 5% et 12%).

Trois formes d’apport sont possibles : le don (en général pour des levées de fonds thématiques comme un projet culturel, environnemental, social…), la participation aux fonds propres, ou le prêt sans intérêt. La mise de fonds peut être minimale (quelques euros), ou plus significative, lorsqu’il s’agit de prise de participation.

Obtenir des fonds via les plateformes de crowdfunding nécessite néanmoins des efforts, notamment sur le plan marketing. Si le porteur de projets ne mène pas en parallèle une campagne marketing au moins via les réseaux sociaux afin d’attirer les investisseurs et d’expliquer l’intérêt de son projet, les résultats seront modestes et décevants. En revanche, si des efforts marketing importants sont entrepris, l’entreprise pourra récolter très rapidement des fonds (comme la société Buzcard qui a levé en moins d’une semaine 260k€). Une association Financement Participatif France regroupe les différents acteurs du secteur et facilite ainsi la prise de contacts.

3.3)       Le crédit bail ou leasing :

Le leasing peut éviter de financer des investissements lourds en équipement ou matériel professionnel. Le crédit bail est notamment utilisé pour des biens courants, faciles à revendre en cas de non levée d’option d’achat ; une des formes les plus répandues est le financement de véhicules ou de photocopieurs. Il permet d’éviter l’alourdissement du crédit bancaire et de devenir à terme propriétaire du parc ; ce type de contrats a des incidences en matière comptable et fiscal.

Les sociétés de financement seront très attentives au risque qu’elles prennent et demandent la constitution d’un dossier afin d’évaluer la solvabilité de l’entreprise ; un dépôt de garantie peut être demandé afin de parer au risque de résiliation, de non-paiement des loyers ou la destruction du bien. Le contrat en cours de vie n’est en général pas très souple et difficile à résilier, voire transférer.

4-      Le financement bancaire

financement banqueLorsque les créateurs d’entreprise choisissent de recourir aux prêts bancaires, là encore le parcours du combattant n’est pas terminé. Ils peuvent s’adresser soit à BPI France qui propose une large gamme de possibilités, soit à une banque traditionnelle. Comme mentionné précédemment, la qualité du business plan et les forces de conviction du créateur seront primordiales pour la négociation de ce parcours bancaire. Ne négligez pas la possibilité d’intervention en garantie de BPI France, réduisant ainsi significativement le risque de la banque (entre 40% et 70%) et facilitant par la même occasion l’octroi du prêt bancaire.

financement crowdfunding2

Cet inventaire rapide des différentes formes de financements accessibles aux créateurs d’entreprises montre que les sources d’apport de fonds dans une nouvelle société sont nombreuses. Il est certainement un peu difficile pour le créateur de s’y retrouver dans tout ce panel de possibilités, d’autant qu’il aura bien d’autres problèmes à régler. On ne saurait donc trop lui conseiller de se faire aider sur cette partie un peu technique (rédaction du business plan, choix des sources de financement, recherche des aides et des optimisations fiscales et sociales) : il en trouvera à coup sûr un gain à court et moyen terme.

 

Jean-Claude VANDAIS
FlexiDAF
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