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Directeur administratif et financier à temps partagé

Archive Mots-clefs: DAF en temps partagé

Le temps partagé : le temps du partage

image shareAujourd’hui grâce à internet, nous commençons à tout partager dans la vie de tous les jours. Nous entrons dans l’ère de la consommation dite collaborative ; cette évolution touche tous les secteurs. On partage ainsi déjà facilement sa voiture (« car sharing »), grâce à des sites comme Blablacar (partage de trajet) ou Buzzcar (location de voiture entre particuliers). On peut partager n’importe quel objet avec Zilok, partager sa maison ou en louer une chambre pour quelques jours grâce par exemple à Couchsurfing. Le crowdfunding (financement participatif pour la création d’une start-up ou le financement d’un projet) relève plus ou moins de la même logique.

Cette évolution dans les habitudes de consommation risque d’avoir également des impacts sur la vie professionnelle et contribuer ainsi au développement du travail en temps partagé. Si nous partageons dans la vie courante, il nous semblera aussi plus normal de partager dans la vie professionnelle. La pratique des bureaux partagés commence d’ailleurs à se répandre. Et le partage des compétences ? Ne commencerait–on pas à entendre ou lire plus en plus de témoignages au travers de la presse ? Rien qu’en septembre 2013, différents articles sur le sujet sont apparus :

un article du 30 septembre 2013 paru dans la Nouvelle République intitulé « temps de travail partagé : solution pas assez partagée ». On y découvre un technicien méthode des Deux-Sèvres ayant rejoint un groupement d’employeurs, « le couteau suisse » des entreprises.

Il s’agit d’ une association qui offre un gisement d’emplois à temps partiels avec un effet de mutualisation. C’est l’emploi partagé. Tout le monde est censé y gagner : l’entreprise qui bénéficie de la souplesse d’un temps partiel sans s’engager puisque c’est le groupement qui est l’employeur. L’autre gagnant, c’est le salarié, comme Yoann. « Ce qui me plaît dans le principe, c’est justement de pouvoir additionner les expériences de plusieurs entreprises en même temps»
Souple pour les entreprises, tuilage et addition de compétences pour les salariés qui aiment bouger. La solution de ces temps partiels est… partagée par une trentaine d’entreprises du GEN 79.

 

- un article dans l’Express du 27 septembre 2013 présentant le cas d’un expert-comptable ayant déménagé et ayant retrouvé 2 emplois dans sa nouvelle région :

titre temps partiel« Je travaille à 70% pour une entreprise de matériaux isolants dont je m’occupe de la gestion financière, y compris des salaires et à 30% pour une menuiserie pour qui je gère les comptes en général », raconte Arnaud. « Le fait d’avoir deux employeurs et d’être confronté à deux cultures d’entreprise, m’a rendu plus ouvert sur le monde du travail engénéral. Et puis, cela me permet de cumuler les expériences. C’est un vrai plus pour l’avenir… Côté bonus, j’ajoute que j’ai noué des contacts avec des collègues des deux boulots, ce qui a favorisé notre intégration dans la région. Côté négatif, je dois reconnaître que je fais largement plus qu’un 100%! J’ai du mal à partir quand le travail n’est pas fini. En plus, mes employeurs sont éloignés l’un de l’autre. Je passe donc du temps sur les routes. »
Le multi-salariat exige en effet, une organisation impeccable de la part du salarié, surtout quand celui-ci envisage de prendre ses congés. Cela requiert aussi un grand sens de la diplomatie. Indispensable pour gérer la susceptibilité des employeurs. Ceux-ci ne doivent pas se sentir lésés l’un par rapport à l’autre!

 

- un article paru dans Ouest-France le 22 septembre 2013 concernant cette fois-ci le partage d’un pharmacien en Bretagne.

L’initiative est née d’un besoin. « Une pharmacienne m’a confié son besoin d’avoir davantage de week-ends et de vacances. Le temps partagé fonctionne avec les artisans dans le bâtiment, alors on s’est dit qu’on pouvait faire cela en pharmacie », explique Gaëlle Heno-Manic, directrice de Tisserent, groupement d’employeurs, basé à Loudéac.
Peu de temps après, plusieurs pharmacies sont contactées. Objectif : réunir suffisamment d’officines prêtes à partager leur travail afin de constituer un poste à temps plein. Trois répondent positivement à la demande novatrice : Loudéac, Hénon et Plédran.

Comment ça fonctionne ?
La première difficulté a été de trouver le bon profil. « Il n’y a pas beaucoup de pharmaciens sur le marché. Et puis, il est compliqué de proposer un temps partiel à un cadre. » Finalement, un pharmacien est trouvé par le groupement d’employeurs et présenté aux trois autres. Ensemble, ils décident de créer un quatrième CDI à temps plein. La nouvelle recrue a pris ses fonctions fin juin.

image partage du tempsSerions-nous à l’aube du développement du temps partagé ?

Pour avoir plus d’informations sur les opportunités du temps partagé notamment en finance ou contrôle de gestion, cliquez ici

Jean-Claude Vandais

Le 4 octobre 2013

Les DAF se partagent entre plusieurs PME

Un article très intéressant sur le temps partagé, consacré précisément aux DAF en temps partagé, écrit par Cécile Desjardins dans les Echos-Business du 12 juin 2013

Aujourd’hui, Thierry Eude est directeur administratif et financier d’une entreprise de services de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, basée à Levallois. À la tête d’une équipe de six personnes, il s’occupe de la gestion de la trésorerie, du reporting, des bilans sociaux et consolidés ou encore des relations avec les banques et les commissaires aux comptes… Demain ? Il sera à Orléans, en charge du budget et de la consolidation d’une PME de 30 millions de chiffre d’affaires qui compte déjà quelques filiales à l’étranger. Vendredi ? Il partagera son temps entre un petit groupe hôtelier et un holding familial, qu’il conseille dans ses investissements. Depuis maintenant dix ans, Thierry Eude est « DAF à temps partagé » ou « à la carte » : un métier encore confidentiel, mais en plein développement.

Axes prioritaires : pilotage et financement

« Le DAF à temps partagé est un copilote de l’entreprise, qui intervient ponctuellement, de quelques jours par semaine à quelques jours par an », explique Benoît Garros, directeur financier à temps partagé et qui anime au sein de la DFCG (association des directeurs financiers et contrôleurs de gestion) un groupe d’une cinquantaine de ces indépendants (voir leur site ). Sont en premier lieu concernées les entreprises qui n’ont ni le besoin ni les moyens d’un directeur financier à plein temps. « Ce sont en général des structures de petite taille, depuis la TPE à l’entreprise de 20 à 40 personnes, parfois des entreprises en démarrage. Mais il y a aussi des entreprise matures, en phase de développement ou ayant un besoin ponctuel », explique Guy Degeorges, DAF à temps partagé depuis quatre ans.

Les sujets ? « Les axes prioritaires d’intervention sont le pilotage et le financement, car ce sont les besoins que les chefs d’entreprise ressentent comme les plus cruciaux », résume Guy Degeorges. Mais tout est possible : structuration de l’entreprise, gestion de trésorerie, mise en place d’un reporting, suivi de gestion, mise en place d’outils ERP ou encore établissement des comptes consolidés.« On peut même n’intervenir qu’un jour tous les deux mois, simplement pour faire le point sur les objectifs financiers et les grands choix stratégiques du dirigeant », illustre l’un de ces spécialistes.
Coût : De 1.000 à 1.200 euros par jour

L’entreprise qui fait appel à ce type de directeur financier trouve donc, ponctuellement, les ressources et les compétences qui lui manquent, souvent parce qu’elle n’a pas d’expert financier en interne, parfois parce que ce dernier n’a plus de temps à consacrer à un projet précis. « Grâce à son expérience et à ses interventions dans des entreprises de secteurs et de problématiques très variées, le DAF à temps partagé est en général pluridisciplinaire et dispose de réseaux importants, notamment dans les banques », explique Jean-Pierre Marduel, à temps partagé depuis deux ans.

Attention, si l’intervention est ponctuelle, « le DAF à temps partagé assure un suivi dans le temps, participe à la vie de l’entreprise, en intervenant avec une fréquence définie à l’avance », précise Benoît Garros. Enfin, les interventions ponctuelles du DAF à temps partagé peuvent aussi, souvent, permettre des transmissions de savoir dans l’entreprise.

Le DAF partagé, un coût variable « payé à la consommation »

Le coût est, évidemment, réduit par rapport à celui d’une embauche. Surtout, « il s’agit d’une charge variable, payée « à la consommation » et qui peut en théorie être supprimée d’un moment à l’autre », confesse un dirigeant d’entreprise. Concrètement ? La dépense varie selon les professionnels et en fonction de la régularité des interventions. Mais il faut en général compter entre de 1.000 à 1.200 euros par jour, facturés dans la plupart des cas sous forme d’honoraires. Compte tenu des charges, il faudra ainsi débourser autour de 60 % du coût d’un plein temps pour un DAF à mi-temps. « Cela peut paraître important au début, mais c’est un coût variable que l’on peut gérer, pas une contrainte régulière. Et le retour sur investissement est important »,estime Erik Sudre, dirigeant d’un groupe de distribution de lunettes de créateurs qui réalise un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros et emploie une vingtaine de personnes et qui fait appel à un directeur à temps partagé depuis 2007.

Les inconvénients de la formule tiennent… à ses avantages. Premier d’entre eux, le directeur financier ne sera pas toujours disponible. « Par définition, nous avons plusieurs missions en parallèle, en moyenne quatre… Nos clients savent qu’ils n’ont pas l’exclusivité, cela fait partie du contrat de départ, mais, quand il y a une urgence, nous parvenons toujours à nous arranger : les entreprises n’ont pas les mêmes besoins aux mêmes moments », explique Thierry Eude. Enfin, si le DAF à temps partagé n’est pas toujours « sous la main », il n’est clairement pas « sous la coupe » du dirigeant de l’entreprise. « Nous restons indépendants. Nous avons davantage de liberté – et de recul – que ne l’aurait un salarié de l’entreprise, ce qui nous permet d’émettre des avis plus justes mais durs ou plus vrais… quitte à parfois perdre un client ! », estime Guy Degeorges.

Au moins 500 DAF à temps partagé en France

Difficile aujourd’hui de quantifier le « marché » de ces financiers qui ont choisi la voie de l’indépendance. « Probablement dans les 500 », selon ses acteurs. Mais certains exercent la fonction sans en être vraiment conscients : entre deux postes ou avec une casquette d’experts-comptables « élargis ». D’autres, en revanche, se revendiquent « DAF à temps partagé » depuis près de vingt ans. Il s’agit, alors, d’un véritable choix de vie. « C’est un mode de fonctionnement différent, qui comporte un risque, mais aussi une grande liberté », indique Jean-Pierre Marduel. Priorité est donnée à la curiosité et à la soif de connaissance, avant la rémunération et la sécurité.

« J’aurais maintenant peur de m’ennuyer dans un poste fixe. J’ai l’impression d’en apprendre davantage en deux mois que sur une année entière dans ma vie précédente », indique Guy Degeorges. Et, paradoxalement, en ces temps difficiles, certains viennent aussi chercher là une certaine stabilité de l’emploi.« Aujourd’hui, on n’a aucune garantie dans une entreprise. Alors que, en cumulant 4 ou 5 clients différents, on s’assure finalement une certaine continuité », avoue l’un de ces professionnels.

Des dirigeants plus ouverts au DAF à temps partagé

Le marché potentiel est, lui, énorme. « Toutes les PME ont besoin d’un DAF, de quelques jours par an à plusieurs jours par semaine. En réalité, il faudrait consulter un DAF à temps partagé, comme on va chez le dentiste : pour qu’il jette un coup d’œil, même si tout va bien », conseille Erik Sudre. Pourtant, rares sont les chefs d’entreprise qui ont déjà pris le réflexe. « Les chefs d’entreprise n’aimaient pas l’idée de confier à un extérieur un sujet délicat comme la finance, mais les mentalités évoluent »,estime Thierry Eude. Les professionnels aussi. « Notre métier a encore besoin d’organisation, de normes professionnelles et d’une charte de qualité… Nous nous efforçons de travailler collectivement, notamment au sein de la DFCG, pour pallier cela », déplore Guy Degeorges.

La visibilité est encore faible, mais la crise pourrait bien se révéler porteuse : un nombre croissant de dirigeants de PME auraient bien besoin actuellement d’un coup de pouce pour mettre en place des outils de pilotage, améliorer leur BFR ou trouver un financement. De là à prendre leur téléphone ?

Retrouvez l’article complet sur le site les Echos.

Partager les managers: une pratique qui séduit les PME

Un article de Marie-Sophie Ramspacher, des Echos Business que j’ai trouvé dernièrement:

Plutôt réticentes à mutualiser les fonctions de direction, les PME adoptent le temps partagé. Tout en maîtrisant leurs charges, les dirigeants accèdent ainsi à de bonnes pointures.

Les PME se partagent de plus en plus les managers aux postes de directions. (Lire la suite…)